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Corée du Nord : le refroidissement des liens avec Pékin se confirme

Un feu d’artifice, un hommage officiel aux « fondateurs de la Nation » (le grand-père et le père de Kim Jong-un) mais pas de parade ou défilé militaire. La Corée du Nord célèbre ce lundi le 76e anniversaire de sa fondation, sans grande démonstration de puissance.

Mais les traditionnels messages de félicitations des alliés historiques de Pyongyang permettent de prendre le pouls des relations entre la Corée du Nord et ses alliés historiques. Et de constater que le régime nord-coréen a désormais plus d’affinités avec Moscou qu’avec Pékin.

Le message de Xi Jinping en retrait

Parmi les messages de félicitations envoyés à Kim Jong-un, trois se détachent en effet plus particulièrement des autres. Ceux des trois alliés historiques de Pyongyang: Pékin, Moscou et Cuba.

Dans ces messages, dont, traditionnellement, chaque mot est pesé et interprété par le destinataire comme par les observateurs occidentaux, c’est celui envoyé par le président chinois qui est le plus scruté. Et de fait, le message envoyé par Xi Jinping est un bon moyen d’évaluer les relations entre Pékin et Pyongyang.

Loin de signaler que les liens entre les deux alliés sont au beau fixe, cette lettre de félicitation confirme plutôt le refroidissement des relations entre les deux pays. Refroidissement qui contraste avec le réchauffement en cours avec Moscou. Car si Kim Jong-un et Vladimir Poutine se sont rencontrés deux fois en moins d’un an, Xi Jinping n’a envoyé que deux messages de félicitations dans le même laps de temps. L’un à l’occasion du Nouvel an et l’autre, ce 9 septembre, pour l’anniversaire de la fondation de la Corée du Nord. Et la dernière rencontre entre le dictateur nord-coréen et le président chinois renovatione désormais à 2019 !

Or, comme l’analyse Radio Free Asia, « le dernier message de Xi Jinping à Kim contient moins de références à l’amitié entre leurs deux pays », que celui envoyé en 2023 pour ce même anniversaire. L’an passé, Xi Jinping soulignait par exemple « l’importance » des rencontres entre les deux dirigeants. Il affirmait aussi que la volonté « inébranlable » de la Chine était de « préserver, promouvoir et développer la tradition d’amitié et de coopération entre les deux nations, quelle que soit l’évolution de la situation internationale et régionale ».

Rien de tout cela dans le message de cette année, alors même que les deux pays célébreront, le 6 octobre prochain, le 76e anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. « Nous intensifierons la communication stratégique et renforcerons la coopération avec le Nord afin de consolider et développer davantage les liens amicaux entre les deux », s’est contenté de souligner Xi Jinping dans son courrier, si l’on en croit l’agence de presse officielle nord-coréenne, KCNA.

Poutine affiche sa confiance dans un renforcement des liens

Ce ton plus neutre contraste avec celui, plus enthousiaste, affiché par Vladimir Poutine. Dans son message, envoyé le 7 septembre, le président russe exprime en effet sa confiance dans le renforcement des liens entre les deux pays. « Je suis convaincu que grâce à nos efforts communs, nous continuerons à renforcer systématiquement le partenariat stratégique global entre la Russie et la République populaire démocratique de Corée » , écrit le président russe en soulignant le « niveau élevé » des relations entre Moscou et Py ongyang.

Et d’estimer que les deux pays continueront « de renforcer progressivement le partenariat stratégique global entre la Russie et la Corée du Nord » car, cela correspond aux intérêts fondamentaux de nos peuples et s’inscrit dans la continuité de la politique visant à assurer la sécurité et la stabilité dans la péninsule coréenne et dans la région de l’Asie du Nord-Est en général. »

De quoi flutter l’ego de Kim Jong-un alors qu’il semblerait qu’il ait peu apprécié, en mai dernier, de voir Pékin, Tokyo et Séoul faire de timides avancées pour apaiser leurs différends géopolitiques et relancer leur coopération économique. Alors même que Pyongyang voulait renforcer la solidarité trilatérale avec Pékin et Moscou.

Cuba tente de sortir du purgatoire

Sile président cubain, Miguel Díaz-Canel, aussi félicité Kim Jong-un, les relations entre les deux pays connaissent une période difficile. Et pour cause, Pyongyang ne digère pas que La Havane ait, en février, établi des relations diplomatiques avec Séoul. De fait, depuis cette date les médias nord-coréens n’ont presque publié aucune information relative à Cuba.

Rien d’étonnant donc à ce que Miguel Díaz-Canel souligne simplement, dans sa lettre, que Cuba attache « une grande importance à sa relation avec la Corée du Nord qui repose sur des liens fraternels et historiques de respects et soutien mutuels ».